Pourquoi m'instruire encore ? (Libre)

La Bibliothèque de la ville est surement l'un des plus grands édifices, peut-être tout aussi grand que l'église ... Mais cette réserve de savoir n'est pas plus grande que celle du Roi ... Mais c'est bien suffisant ...

Le nez levé vers les plus haut rayons de livres, Célestine Dulzura observait les ouvrages rangés, un domestique derrière elle. Prendre elle-même un livre ne la gênais pas du tout, mais son père avait insisté pour qu'on l'aide, et il veillait à ce que sa fille soit bien servie. Il patientait, juste derrière le domestique, et regardait avec fierté sa chère fille.

Célestine soupira, agacée par cette surveillance rapprochée. Enfin, elle trouva son livre, traitant des légendes de toutes sortes, ce qu'elle appréciait par dessus tout. Gênée à l'idée de ce qu'elle devait faire, elle se tourna vers le domestique et dit d'une voix douce.

Le livre à la reluire rouge, celui des légendes, je vous prie.

Le domestique regarda la jeune comtesse, ses yeux écarquillés. Il ne devait pas être habitué à ce genre de langage. Mais il lui sourit, s'inclina en douceur, prit une échelle et alla chercher le livre en question. Pendant ce temps, le père de Célestine alla jusqu'à elle et chuchota à son oreille.

Soit un peu plus froide, quand même ...

Célestine soupira, et chuchota à son tour.

A quoi cela servirait-t-il, Père ?

Sans laisser le temps à son père de répondre, Célestine prit le livre que lui tendait le domestique, le remercia avec un large sourire et partit s'installer dans un des sièges réservé aux plus nobles, car le regard de son père pesait dans son dos. Celui-ci la rejoins.

Pourquoi ne prend-tu pas des livres d'Histoire ?

Son ton impliquait qu'elle devait se plier à ce désir. Après un discret soupir d'agacement, Célestine se releva et alla demander, malgré elle, au domestique de ranger le livre et elle partit en chercher un autre. Celui-ci étant beaucoup plus bas, elle le pris d'elle même.

Oh zut ...

Plusieurs livres tombèrent sur ses pieds, Célestine les esquiva de justesse. Un soupir las traversa ses lèvres. La comtesse s'abaissa et en prit quelques ouvrages dans ses bras pour les remettre à leur place. Pas question d'appeler le domestique pour cela, il est déjà bien occuper ...